Des enfants gazaouis soignés en Italie : leurs blessures "les accompagneront pour le reste de leur vie"

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Dimanche 10 mars, trois enfants gazaouis blessés sont arrivés à Rome pour rejoindre l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesu. C'est la deuxième fois que l'Italie accueille des enfants en provenance de la bande de Gaza. Le vicaire de la Custodie de Terre Sainte, le père Ibrahim Faltas, qui a supervisé ces déplacements, témoigne de la situation dramatique des enfants restés sur place.

Trois enfants âgés d’un, trois et huit ans sont arrivés à Rome pour être soignés à l'hôpital pédiatrique du Bambino Gesù, dimanche 10 mars. Selon Vatican News, leur état de santé est stable. Déjà le 29 janvier dernier, onze enfants étaient arrivés à l'aéroport de Ciampino à Rome pour être soignés dans les divers hôpitaux du pays. 

"Je suis personnellement allé leur rendre visite la semaine dernière : pour certains d'entre eux, les blessures sont guéries, mais pour d'autres, les amputations et les échardes sont des marques douloureuses sur leur corps qui les accompagneront pour le reste de leur vie" a déclaré le père Ibrahim Faltas dans une lettre de nouvelle publiée le 11 mars par la Custodie de Terre Sainte, institution catholique responsable des intérêts de l'Eglise dans cette zone. À Gaza, le père Faltas a supervisé le transfert des enfants vers les hôpitaux italiens. 

"Les enfants manquent de nourriture et, comme tant d'autres enfants dans le monde, ils meurent de faim"

Dans un entretien accordé à l’agence de presse SIR, le religieux décrit les conditions dramatiques dans lesquelles vivent les enfants dans la bande de Gaza. Il pointe notamment le manque de nourriture.

"Nous ne pouvons pas fermer nos yeux et nos cœurs devant les enfants affamés et effrayés. [...] Les enfants manquent de nourriture et, comme tant d'autres enfants dans le monde, ils meurent de faim. Beaucoup sont devenus orphelins et beaucoup sont devenus adultes rapidement."

Un constat partagé par Adele Khodr, directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord dans une déclaration publiée le 3 mars dernier. L’organisation de défense des droits des enfants "sonne l’alarme face aux décès d’enfants dus à la malnutrition" et expose les ravages de la malnutrition dans la région, "entièrement imputables à l’homme".

"Ces morts tragiques et épouvantables, pourtant prévisibles et évitables, sont entièrement imputables à l’homme. [...] Aujourd’hui, les décès d’enfants que nous redoutions sont devenus une réalité et risquent d’augmenter rapidement si la guerre ne prend pas fin et si les obstacles à l’aide humanitaire ne sont pas immédiatement levés."

"Il est toujours possible d'œuvrer pour la paix et pour le bien du peuple"

Selon le père Ibrahim Faltas, l’accueil des enfants en Italie est le "premier signe de la paix" dans ce conflit qui dure depuis plus de cinq mois. Il a exprimé sa gratitude au gouvernement italien, premier pays d’Europe à accueillir des enfants gazaouis pour les soigner.

"L’Italie est le premier pays en Europe à recevoir les enfants de Gaza qui n’auraient pas pu être soignés autrement. L’Italie a toujours été proche de cette cause, nous avons demandé et ils ont accepté. Quand les enfants seront vraiment guéris, ils pourront retourner dans leur pays."

Il est "toujours possible d'œuvrer pour la paix et pour le bien du peuple" a affirmé Ibrahim Faltas, avant de rappeler qu’en "tant que chrétiens, nous ne devons pas oublier les paroles de Jésus : comme vous l'avez fait à l'un de mes plus petits frères, c'est à moi que vous l'avez fait". 

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Shutterstock / Anas-Mohammed

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